J’ai tenté hier d’expliquer à un enfant le mot « scrupule », et je dois reconnaître que j’ai lamentablement échoué. Mais j’ai découvert que « scrupule » a aussi un sens concret. Par ailleurs, je ne parviens pas à comprendre pourquoi « scrupuleux » a une connotation assez péjorative, ou plutôt, ironique. Mais c’est sans doute dû à son étymologie et au fait que, même si le doute est nécessaire à la conscience, il nous empêche d’agir lorsqu’il est excessif.

Mot masculin

 1/ Petit poids dont se servaient les apothicaires valant la vingt-quatrième partie de l’once.

2/ (Petite pièce de monnaie d’or en usage à Rome (d’apr. Perraud 1963).

3/ (par extension, familier) Petite quantité

Pour faire monter des oeufs en neige, il faut ajouter un scrupule de sel.

4/ (au singulier et au pluriel) Trouble de conscience qui fait naître le doute sur la conduite à tenir ou sur la valeur morale d’un acte déjà accompli.

Faire taire les scrupules de qqn, être dénué de scrupules.

Avoir scrupule à, se faire (un) scrupule de qqch : hésiter ou renoncer à faire quelque chose par scrupule.

Sans scrupules : sans exigences ni préoccupations morales.

5/ (au singulier) Exigence, délicatesse de conscience qui pousse à agir, à juger avec une extrême rigueur, avec une grande droiture.

(Agir) avec (le plus grand) scrupule; pousser le scrupule jusqu’à; homme de scrupule.

6/ Doute, incertitude, embarras sur un point précis.

Psychologie : maladie du scrupule. « Forme de psychasthénie caractérisée par l’hésitation interminable avant l’action, le mécontentement de l’action effectuée, la manie du retour en arrière et de la vérification » (Piéron 1973).

Etymologie :

Du latin scrupulus « petite pierre pointue » et au sens figuré « sentiment d’inquiétude, souci, scrupule ».