Candide / Naïf
Le Candide de Voltaire m’a fait aimer ce mot plein de tendresse. On manque de candides, aujourd’hui, je trouve…
1/ Naïf : vient du latin « nativus » (inné, naturel) et signifie avant tout « sans artifice ». Un naïf ne triche pas.
Mais dans la distinction qui nous intéresse ici, un naïf se fait duper par manque d’expérience, comme un enfant.
2/ Candide : vient du latin « candidus » (blancheur) qui signifie « innocence, pureté ». Un candide ne soupçonne pas qu’autrui puisse être de mauvaise intention; et il se fait tromper par excès de confiance.
La naïveté a pris un sens péjoratif, alors que la candeur est jugée avec bienveillance. On pardonne donc aisément l’ingénuité, parce qu’elle déstabilise, mais on juge sévèrement le manque de jugement.
A choisir, je préfère être candide que paranoïaque, dans une époque qui nous pousse à avoir peur de son voisin, qui divise une humanité qui a déjà bien du mal à appréhender son avenir collectif avec sérénité, et qui pousse les foules à descendre dans la rue pour s’opposer à la liberté et au bonheur d’autrui.