Appréhender
Par glissement de sens, on est passé, pour appréhender, de « saisir » à « craindre ». J’aurais tendance à penser qu’une des caractéristiques de la compréhension chez l’homme, qui consiste essentiellement à saisir par la pensée, c’est l’anticipation du danger, une force certes, mais à condition qu’elle soit raisonnée.
Verbe transitif
1/ (Justice) Saisir au corps, arrêter en vertu d’un pouvoir attaché à la fonction.
Aussi rien n’est-il plus naturel que de voir des policiers […] prendre, pour ne pas effaroucher leur proie, l’apparence des gars qu’ils ont la mission d’appréhender. (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai)
2/ Saisir par l’entendement, par un acte précis de la pensée conceptuelle.
Au contraire, les médecins se trouvent en présence à la fois de la réalité concrète et des abstractions scientifiques. Il faut que leur pensée appréhende simultanément les phénomènes et les symboles, qu’elle fouille les organes et la conscience, qu’elle pénètre avec chaque individu dans un monde différent. (Carrel, L’Homme, cet inconnu)
3/ Craindre la réalisation d’une éventualité fâcheuse ; redouter.
Si le Ciel n’a rien que tu puisses appréhender, appréhende du moins la colère d’une femme offensée. (Molière, Dom Juan)
Etymologie :
Du latin apprehendere (« prendre, saisir, attraper »)
Source : Wiktionnaire, cntrl, Larousse