Certes, c’est un mot gentiment familier, mais le printemps ne donne-t-il pas une irrépressible envie de baguenauder, de fermer sa porte, son ordinateur, son téléphone, et de prendre la clé des champs? Et vous, ça vous arrive combien de fois par jour de faire l’enfant, de faire des choses sans but précis, sans intérêt? En effet, le sens de baguenauder provient sans doute d’une occupation des enfants, qui font éclater des baguenaudes, des fruits qui font grand bruit quand on les écrase entre ses doigts.

Verbe 1er groupe

1/ (Intransitif) Passer son temps à des choses frivoles et sans importance.

M. Gattel avait fait un fort bon dictionnaire où il avait osé noter la prononciation et dont je me suis toujours servi. Enfin, c’était un homme qui savait travailler cinq à six heures tous les jours, ce qui est énorme en province où l’on ne sait que baguenauder toute la journée. (Stendhal, Vie de Henry Brulard)

Baguenauder sur : Tenir des propos légers sur des sujets sérieux.

2/ (Par extension) Se promener sans but précis, flâner.

Que peut souhaiter de plus l’élu des Dieux? Pourtant, quelle mélancolie, quel désarroi! Les jours lui paraissent longs, vaine sa méthodique activité; il bâille, cherche un but, baguenaude de Neuilly au Palais-Bourbon, entre chez son éditeur. (Blanche, Mes modèles)

3/ (Emploi pronominal à valeur subjective) Se baguenauder : Se promener sans but précis.

… allez, allez! ferme-moi tes bouquins, ce n’est pas tous les jours qu’on est ensemble! On va sortir, je t’invite. Tu connais bien un endroit rigolo? On va se baguenauder un peu. Oublie que je suis ton père…  (Aragon, Les Beaux quartiers)

4/ (Sujet et complément désignent généralement des personnes) Baguenauder qqn : Jouer, railler, moquer quelqu’un, ou, plus rarement : Promener qqn.

Etymologie :

De baguenaude.