« Quelle hargne! » On voit bien ce que cela signifie, grossièrement du moins. La hargne est une colère renfrognée et tenace.

Nom féminin

1/ État ou mouvement de colère sourde où l’agressivité s’allie à l’acharnement.

[…] vous aussi, par votre hargne réactionnaire, par votre racisme ordinaire, vous êtes typique de notre époque. (Amélie Nothomb, Hygiène de l’assassin)

2/ Ténacité rageuse. (le sujet est une personne ou un animal)

(L’ombre) se fondit dans la nuit plus épaisse et l’homme s’arrêta, angoissé par la solitude, par l’odeur des maisons sales et la hargne des chiens qui cherchaient leur nourriture dans les détritus de la rue molle de boue (Aymé, Rue sans nom)

3/ (Au figuré, et régionalisme) Tempête, bourrasque, averse avec vent.

Avec mars, des froids terribles étaient revenus du nord, des hargnes de grésil, des nuits de gel où les grands arbres craquaient du pied jusqu’à la cime, dans l’air limpide et bleu, sous les feux verdissants des étoiles. (Genevoix, Raboliot)

Hargner (rare) : Prononcer avec hargne.

N’en parlons plus, hargna-t-il (La Varende, Saint-Simon)

Hargnerie (rare) : Attitude d’une personne hargneuse.

Peut-être ne ramasserait-il pas les feuillets de ce discours dans sa main de cet air de suprême et dédaigneuse hargnerie (A. Daudet, Rois en exil)

 Etymologie :

De l’ancien français hargne ou hergne (« dispute, querelle » et « défaut, désagrément »), du verbe hargnier ou hergnier (« disputer », « quereller », et aussi « se plaindre, se lamenter, se tourmenter »).